L’Eternité aussi à une fin… [PV Leodys] [FINI]

… Ainsi qu’une renaissance…

Le vent soufflait d’une nouvelle vigueur, plus fort encore que celui qui couchait les roseaux et créait des ondulations sur la surface de l’eau limpide. Son passage entre les feuilles qui recouvraient les branches bourgeonnantes des grands arbres produisait un murmure incessant. Que racontait-il ? Les commérages des plantes qui se plaignaient des animaux gourmands ou se réjouissaient de la douce caresse des rayons agréables du soleil, et les nouvelles propagées par la venue des volatiles bavards.

Dame Nature était une symphonie ce jour-là, les grives faisaient leurs vocalises, accompagnées des rouges-gorges, tandis que les tourterelles se faisaient la cour. Leurs chants planaient au dessus du lac, attirant les poissons curieux. Carpes, truites, brochets, gardons, tanches, esturgeons, et bien d’autres encore, étaient au rendez-vous. Les goujons happaient les malheureux insectes qui avaient eu la mauvaise idée de s’approcher trop près du liquide transparent, et les anguilles tapies au fond du lac, dans la vase, attendaient patiemment que leurs proies pointent le bout de leur nez. C’était tout un ballet aquatique, image de ce qui se passait au dessus : Les oiseaux valsaient au gré du vent…

Autour de l’immense étendue d’eau, joncs et roseaux menaient la danse, imités par les herbes folles des coins humides, agités par des bourrasques soudaines. Les senteurs des fleurs sauvages s’évaporaient peu à peu à mesure que l’astre flamboyant déclinait…lentement… Coquelicots et boutons d’or semblaient se refléter dans la voûte céleste qui se parait de ses plus beaux habits. Le Soleil laissait place à la Lune, le Jour à la Nuit. Tel était le cycle de la vie… L’Eternité qu’était le jour mourrait chaque soir pour laisser à une nouvelle Eternité, la nuit, pour qu’une fois de plus celle-ci disparaisse à l’arrivée de l’astre d’or…

Au dessus du lac des Murmures, un château… Le Domaine des Cieux, maintenu en l’air par une magie oubliée. Là-Haut était la résidence du Guide et de ses sujets, Là-Haut se déroulait la vie quotidienne des êtres célestes, Là-Haut vivaient les Protecteurs…

L’un d’eux était de sortie. Il s’envolait plus souvent ces temps-ci, son royaume était calme, malgré l’approche imminente des prochains jeux… Il n’avait d’ailleurs toujours pas trouvé son Champion, mais il ne s’en inquiétait guère pour le moment. Ses longues ailes blanches battaient l’air avec force, lui permettant de monter haut, très haut dans le ciel, son territoire. Le vent s’insinuait entre ses longues mèches de cheveux, lui fouettant le visage, engourdissant ses membres transis. Pourtant, Il était bien, voler lui procurait le plus intense des plaisirs. Grâce à ce don inestimé qui était offert à son peuple, l’ange pouvait parcourir les Cieux, s’envoler quand bon, lui semblait. Et c’était ce qu’il faisait à cet instant précis.

De loin, on aurait pu le comparer à un oiseau de grande envergure, un aigle royal… Mais de près, on remarquait bien que son nez fin était totalement différent du bec crochu de ces prédateurs volants, et que ses longs doigts délicats n’avaient rien de mortel, contrairement aux serres acérées des rapaces.

Samaël descendit en piqué vers la surface lisse et lumineuse, puis, au dernier moment, il ralentit sa course et frôla le liquide clair avec le dos de sa main. Le monarque ailé remonta en flèche et répéta son manège plusieurs fois. Enfin, il vira vers le rivage du lac et se posa en douceur sur le sol.
Debout, ses yeux fixés devant lui, dans le vague, il cherchait une fois de plus à percer les mystères incompréhensibles des fonds sous-marins… Monde qu’il n’avait jamais pu explorer à sa guise…

La nuit venait de tomber, silencieuse… La lune était pleine… Un hurlement de loup s’éleva dans les airs, bientôt rejoint par d’autres… Après le silence qui avait envahi l’endroit lors du coucher de soleil, la vie reprenait son cours…

Une douce brise d'été s'amuse dans les branches, faisant virevolter les pauvres feuilles impuissantes. Elles se font baloter à la guise du maitre des airs, celui qui peut chasser les nuages ou bien au contraire faire venir la pluie, parfois salutère, d'autre dévastatrice.

La nuit est particulièrement clair en cette soirée d'été. L'Astre de Nuit, veillant sur la Terre dès que le soleil s'en va, brille des milles feux que l'Astre d'Or lui envoi de l'autre côté du Monde. Le Lac des murmures est d'un calme Olympien, seul les grenouilles entonnent leur chant nocture, perchées sur les nénuphars ça et là.
Ce Lac prote son nom comme un symbole, rien ne semble pouvoir le perturber, pas même les éléments qui parfois se déchènent.

La tranquilité apparente est bercée par le chant des Loups. Ils chantent pour leur mère, Dame Lune. Ils chantent pour remercier la Terre. Ils chantent pour exposer leur peuple au monde entier. Ils chantent l'amour qu'ils portent à Dame Nature. La Nuit leur appartiens, créatures bannis du monde des vivants, comdamnés à errer dans les affres d'une vie nocturnes.

Oui mais tous les Loups ne sont pas semblables ...

Le Lac des Murmures, domaine privilégié des habitants des cieux. Les Anges en on fait leur havre de paix. Tout ici n'est que calme et tranquilité. Et c'est ici que Leodys, chef du clan des Lycanthrope, à choisi de venir rechercher un peu de sérénité. Dehors tout ne semble être que haine et violence. Les Anges, eux, on su garder intact cet endroit et tout ceux qui leur appartiennent. Ce soir, le calme est la seule chose dont elle a envi.
Elle marche nonchalament sur les bord du Lac, regardant parfois son reflet dans la clarté offerte par la pleine Lune. Elle n'ai pas sous sa forme lupine, contrairement à ses frères qui dès que la Nuit revient changent leur corps pour prendre l'apparence de grand et puissant Loups. Ce soir elle se contente d'être "normale". Elle écoute avec intérêt leur complainte, tentée parfois de leur répondre mais s'abstient.

Le fleurs du jours se sont fermées, les papillons de Nuit vont et viennent dans les ténèbres se faisant haper parfois par les chauves souris en chasse. Leodys s'arrête près du Lac, lui faisant face puis elle plonge ses yeux dans l'Astre de la Nuit, la mère des Loups.

L’eau ondula au contact du pied de l’ange. S’il n’avait pas eu de chemise, on aurait pu voir des frissons parcourir son dos, remontant le long de sa colonne vertébrale. Le liquide transparent était tout simplement glacial, mais Samaël voulait savoir… Savoir ce qui se cachait dans les profondeurs sous-marines. Pourtant, il devrait repousser ses questionnements et ses envies à une autre fois. Il venait de lever la tête, apercevant aussitôt une silhouette sur la rive d’en face. A cet endroit, le lac n’était pas très large, aussi était-il plus facile de remarquer les présences étrangères.

Le Guide s’aperçu enfin que l’étrangère fixait la lune, c’était pour cela qu’elle ne l’avait pas vu. De l’eau jusqu’à mi-mollet, l’être divin resta immobile. La séance d’observation avait débuté. Détaillant la silhouette du mieux qu’il pu, il déduisit rapidement que c’était une jeune femme qui se trouvait non loin de lui, ses longs cheveux qui tombaient en cascade sur ses épaules et ses courbes plus prononcées que le seraient celles d’un homme le témoignaient. De là où il était, il pouvait aussi voir que la damoiselle était assez petite.

Lorsque son observation minutieuse fut fini, elle ne dura guère longtemps à cause de la nuit, Samaël sortit enfin de l’eau, provoquant des petites vagues et, par la même occasion, signala sa présence. La jeune femme semblait tellement absorbée par la contemplation de l’astre d’argent qu’il se demanda tout de même si elle l’avait entendu.

Lentement, il commença à s’approcher de l’inconnue. Ne pas pouvoir voir ses traits irritait quelque peu l’homme ailé, car il avait la nette impression de déjà vu. De plus, il n’arrivait pas à déterminer s’il avait à faire à une lycanthrope, une vampire ou une humaine…

Un toussotement retentit dans les airs, suivit par un son plus doux et plus mélodieux.

- Puis-je vous demander ce que vous faites-là, toute seule ?

Peut-être la meilleure manière d’aborder une jeune femme perdue dans ses pensées…

Chaque batement de ce coeur, mi homme mi animal, semble s'accorder parfaitement avec toute cette nature qui l'entoure. Tout comme elle, ce coeur est inprévisible. Parfois calme et serrein, d'autre déchainé et meurtrié ... Rien ni personne ne parrait pouvoir le contrôler. Un coeur sauvage, libre et indomptable.

Mais un coeur ça ne peut vivre éternellement dans la tourmante sous peine de lacher. Un coeur a besoin de répit. Ce coeur là bien plus que d'autre. Un rytme particulièrement rapide, un coeur de loup.
Leodys fixe toujours la Lune sans se poser la moindre question. Non elle se contente de profiter pleinnement de l'un de ses rares moment de solitude où il lui arrive de s'égarer dans ses songes, pensant que tout est normale et que sa vie est des plus communes. Mais la nature reprend ses droits bien vite et son rang, son être tout entier, le loup qui sommeil en elle, ressortent des ténèbres de la Nuit la forçant à regarder la vie droit dans les yeux et ne jamais faiblir. Si jeune et pourtant si responsable. La vie n'est pas toujours simple mais elle s'accroche.

Un léger clapotit dans le Lac à grand peine à la sortir de cette torpeur presque statutaire mais lorsque son auteur se présente à elle, elle n'a d'autre choix que de détacher son regard de celui de sa mère et le poser dans celui de l'inconnu. A en juger par ses pieds nus et ses vêtements blanc comme la neige, ses cheveux blond et son regard perçant presque troublant, il s'agit à n'en pas douter de l'un des hôte de ses lieux féériques.

Une question, une voix gracieuse et un regard avenant. Plus de doute l'Ange est venu à sa rencontre. Quoi de plus normal puisque Leodys se trouve sur leur Terre. Elle le regarde, les yeux quelque peu humides.

- Je viens chercher ici la quiétude que je ne parviens à trouver parmis les autres peuples. Je ne voulais pas vous importuner, je m'en excuse.

Des excuses rares mais sincères.

[Je sais plus si ils doivent se connaître déjà ou pas… On va faire comme si c’était la première fois qu’ils se rencontraient ^^’]

Le regard bienveillant, la main tendue vers la jeune femme, Samaël accepta les excuses de bon cœur : ces terres, même si elles appartenaient aux anges, pouvaient recevoir n’importe qui, de n’importe quelle race… Ou presque… Mais il aurait été étonnant que l’inconnue soit un démon. En attendant qu’elle daigne lui serrer la main, il se présenta. Peut-être ferait-elle de même…

- Ne vous en faites pas, vous êtes la bienvenue ici. Je me présente… Samaël Enodril…

Ni plus, ni moins. Il ne précisa pas son statut de chef chez les anges, et elle avait dû comprendre qu’il faisait parti de la race ailée, même si ses ailes étaient invisibles : Il les avait repliées au moment même où il avait atterri.

Un poisson remonta à la surface pour gober un insecte téméraire, provoquant des remous dans l’eau calme. Le lac des Murmures était paisible, silencieux, et il n’y avait personne ici à part le Guide et la jeune femme. La lune se reflétait sur le lac et les ondulations du l’eau déformaient son image… Incapable de garder le silence plus longtemps et soucieux de savoir si ces lieux convenaient à tout le monde (et oui, le bonheur des uns fait celui des autres !), Samaël demanda :

- Et cette quiétude, l’avez-vous trouvé ?

Il hésita, puis rajouta :

- C’est peut-être moi qui vous aie dérangé en venant vous tirer de vos pensées… Dans ce cas, je m’en excuserai…

Qu’on le dérange lors de sa propre méditation ne le dérangeait pas plus que cela, enfin, tout dépendait de la situation, car il savait qu’il avait le temps pour y replonger après, mais ce n’était pas forcément le cas de tout le monde… L’ange tenta un sourire désolé, qui se perditdans la noirceur de la nuit…

D'ordinaire Leodys n'aurait jamais quitté Dame Lune des yeux pour les poser sur un inconnu mais il était différent. Le jeune homme aux traits fin, à la peau blanche et aux airs si doux respirait la paix et le calme. Lorsqu'il tendit la main vers la jeune Lycanne celle ci n'hésita que quelques secondes avant de lui donner la sienne. Dès l'instant où leur peau se touchèrent Leodys se sentit envahit par un vent de bien être.

Comme s'il émanait de lui un rayon de bonheur indestructible, la jeune lycanne se sentit tout de suite plus légère et en oublia presque ses soucis. Ceux là même qu'elle avait tenté de fuir en venant se reposer au Royaume des Anges.
Le Lac était paisible comme Dame Lune. Ces deux entités semblaient se marrier à merveille dans l'immensité du ciel. L'un refletait l'autre, mélange de lueurs indesciptibles et harmonieuse.

Plongeant son regard émeraude dans le bleu de ses yeux Leodys lui fit un sourire empli de gratitude et s'adressa à l'Ange d'un ton calme et serrein.

- Je crois que je ne me suis jamais sentit aussi calme et serreine. Ce lieu est à la hauteur des légendes qui l'entoure.

Leodys se décida enfin à lacher la main de l'Ange et comme si elle s'y attendait pourtant, ce moment de bien être s'estompa quelque peu. Cependant l'Aura que dégageait l'homme suffisait emplemant à la faire se sentir à l'aise et bien.

- Vous ne me dérangez pas le moins du monde. Je m'apelle Leodys. A qui ai je l'honneur? Je veux dire par là que vous m'avez l'air de quelqu'un de spécial Samaël.

[ HJ : - Ne vous en faites pas, vous êtes la bienvenue ici. Je me présente… Samaël Enodril…

Je me suis déjà présenté Razz

A moins que tu ne pensais que je t'en dirais plus... scratch

]

[Ah merdouille, attend j'édite XD]

Un sourire quelque peu amusé entrouvrit la bouche de Samaël quand la jeune femme parla du calme des lieux. Effectivement, si on les comparait à la ville des esclaves où l’agitation était le maître mot, on pouvait constater une énorme différence… Pourtant, mieux valait ne pas s’aventurer sur les eaux du lac les jours de grand vent.

A la question de Leodys, il réfléchit un instant. Elle devait avoir deviné qu’il faisait partie de la race des êtres ailés, et puis, il n’avait rien à cacher. Par contre, à part son nom, il ne savait rien d’elle, ni son clan, ni son statut. Il hésitait encore entre vampire ou loup-garou… Sûrement pas un démon, il l’aurait reconnu… Une humaine, peut-être…

- Je suis le Guide de mon peuple, ou, en quelque sorte, le « chef » de ces lieux…

Un zéphire passa entre les branches de l’arbre les surplombait, créant ainsi un doux bruissement… Oui, le Lac des Murmures portait bien son nom… Un silence s’installa, pas assez long pour être gênant, l’Archange avait repris la parole.

- Je ne me rappelle pas vous avoir déjà vue, à mon tour de poser des questions…

Il la gratifia d’un grand sourire, puis continua :

- Puis-je en savoir un peu plus sur vous ?

Ainsi, il serait fixée sur la nature de la jeune femme, il préférait toujours savoir à qui il s’adressait…

[Et beh... J'ai du mal là ^^ M'enfin... ]

En temps normal Leodys aurait jouer de sa répartie pour éviter d'avoir à confier quoi que ce soit sur elle, mais Samaël était différent. Etait ce un don exceptionnel ou bien simplement son être tout entier qui aspirait la confiance. Peu importe, Leodys n'avait pas envi de se cacher ce soir.

- Vous êtes un guide. Dans ce cas mon voyage auprès de votre Lac ne sera pas vein.

Elle restait plongé dans ses yeux. Ceux ci dégageaient une extraordinaire lueure appaisante. Jamais depuis bien des mois Leodys ne s'était senti aussi bien, elle n'avait plus envi de quitter ces deux saphir malheureusement son devoir la rattraperait bientôt.
Elle choisit alors de se détourner de l'Ange et de faire quelques pas dans l'herbe douce et fraiche qui bordait le Lac. Le vent faisait danser les feuilles et les arbres d'une manière bien propre à cet endroit. De cette danse résultait un étrange bruissement. En tendant l'oreille on aurait presque pu croire qu'ils parlaient. Ou bien peut être était ce la voix des anges ...
La jeune femme prit une grande respiration et expira longuement avant de s'arrêter et de scruter quelques vers luisant qui illuminaient l'endroit ça et là.

- Vous savez Samaël, la guerre gronde. Bientôt les loups sortiront du bois.

Leodys garda le silence, Samaël devait avoir comprit ce sous entendu. Son regard changerait il sur elle? Elle s'efforça de croire que non. Un Ange ne peut juger, leur Roi encore moins.

Lorsque Leodys posa les yeux sur le bleu du Lac, une perle salée roula sur sa joue. Elle se rapella Darius, son maitre et mentor, celui qui lui avait tout appris, qu'il l'a aimé comme on aime sa fille, qu'il la élever alors que ses propres parents l'eurent rejeté et abandonné lachement au coeur de la fôret. Il lui manquait attrocement. Chaque partie de son corps le réclamait inlassablement, ses bras mais surtout son coeur et ses yeux car rien ne fait plus de bien à l'âme que de voir l'être que l'on aime le plus au monde. Mais Darius n'était plus et ne sera plus jamais.
Leodys s'efforçait de ne pas y penser mais les temps à venir s'annonçaient rude, peut être sonneraient ils leurs retrouvailles ...

Après avoir parlé, elle fit quelques pas au bord du lac. Lui était resté au même endroit et avait à présent les bras croisés, une habitude qu’il avait prise lorsqu’il ne savait pas quoi faire de ses mains… Il la laissa aller, la distance ne les empêcherait pas de converser. Quand elle lui avoua sa nature, Leodys observaient les insectes lumineux qui entamaient leur danse nocturne. L’ange laissa quelques secondes de silence passer, puis il prit à son tour la parole, commençant par commenter les premiers dires de la lycanne.

- Je ferai tout mon possible pour vous permettre de trouver ce que vous cherchiez en venant ici, même si je ne doute pas que vous en ayez déjà trouvé une bonne partie…

Il faisait là allusion au calme qui régnait au Lac des Murmures. Les terres des Etres de Lumière étaient réputées pour la paix qui y régnait, et il n’était pas rare d’y voir arpenter d’autres âmes que celles qui étaient autorisées à courir avec le vent et habiter les nuages…

Samaël continua dans sa lancée, passant aux révélations qui faisaient de la jeune femme un animal de la Nuit.

- De nouvelles alliances se préparent, je le sens… Elles vont chambouler le cours des choses…

Son rire léger résonna à nouveau dans l’air, tel un carillon serait agité par une brise matinale. Le regard de l’Archange pétillait de malice, il se justifia :

- A force de vivre encore et toujours la même chose, on finit par se lasser, même si le Grand tournoi permet d’une distraction… D’ailleurs, je crains que le prochain ne dérape… Des rumeurs courent un peu partout, et bien que je n’aie pas l’habitude de leur porter grand intérêt, je ne pense pas qu’il soit très intelligent d’ignorer celles-ci.

Puis il se tut. De la où il était, il voyait Leodys de profil, et un éclat attira son attention. Un rayon lunaire s’était accroché dans une larme solitaire. L’ange s’approcha doucement d’elle, mais restant à distance d’un pas. Il ignorait la raison de sa tristesse, mais il ne l’inciterait pas à lui en parler, s’était son droit de garder le silence.

De l’autre côté du lac, sur la rive d’en face, une chouette piqua vers le sol et remonta en flèche, un rongeur entre les serres. L’envol de l’oiseau nocturne provoqua un frisson dans les branches d’un saule pleureur.

Un souvenir de ces lieux dits magiques revint à son esprit… Presque un siècle, ça paraissait tellement lointain. Il était assit contre le tronc de ce même arbre qui avait frémit sous la caresse des plumes brunes de l’hulotte, à s’amuser à faire des ricochets sur la surface plane de l’eau, dessinant ainsi des ondulations qui venaient se perdre dans les roseaux des bords du lac… C’était alors une période bien insouciante… Maintenant, il avait un peuple à diriger.

La jeune lycanne semblait absente mais pourtant elle écoutait attentivement les paroles de l'Ange ~~Gabriel~~ Samaël. Elles étaient sencées et pleinne de raison. Il semblait avoir ressentit les choses telles qu'elles allaient réellement se produire...

Leodys se tourna alors vers lui. La larme qui venait de couler sur sa joue avait laissé une fine trainée le long de sa route et les yeux de la jeune femme étaient encore tout humide.

- Il est temps pour moi de faire face à mon destin.

Leodys tourna les talons et fit quelques pas dans l'herbe humide. En une seconde elle n'était plus femme mais louve, une grande et fine louve noire. Elle tourna la tête et la pencha vers le sol en fermant les yeux.

- Adieux Samaël, Roi des Cieux.

La louve au pelage aussi sombre qu'une Nuit sans Lune s'évada dans l'obscurité. Elle ne fut bientôt plus qu'un murmure.

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